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À POSTERIORI, loc. adv.
Expr. du lat. scolast. Terme de logique. Anton. à priori.
A.− Emploi adv. En se fondant sur l'expérience, sur les faits constatés.
Raisonner à posteriori. Prouver la vérité ou la fausseté d'une proposition d'après les conséquences vraies ou fausses qui en découleraient :
1. D'autres veulent considérer Wagner comme un théoricien qui n'aurait produit des opéras que pour vérifier a posteriori la valeur de ses propres théories. Baudelaire, L'Art romantique,1867, p. 495.
B.− Emploi adj. Méthode à posteriori. ,,(...) la méthode expérimentale par opposition à la méthode à priori.`` (Littré) :
2. Débutez par la méthode à priori et donnez lui comme contre-poids la méthode à postériori. Cousin (Guérin 1892).
SYNT. Vérité à posteriori (cf. Ac. 1932); idée, jugement, arguments à posteriori (cf. Bach.-Dez. 1882).
Rem. On rencontre exceptionnellement un emploi par fig. étymol. (cf. étymol. et hist.) au sens de « postérieurement » :
3. En réalité − et Jacques me l'a raconté lui-même dans l'un de nos entretiens − la foi est chez lui le fait premier, le thomiste n'est intervenu qu'aposteriori, et Jacques allait jusqu'à ajouter − par une vue psychologique des plus justes, et étant donné son culte pour saint Thomas d'Aquin, des plus méritoires − qu'il estimait, qu'incomparable pour nous instruire en théologie après coup, saint Thomas d'Aquin n'était nullement agent de conversion, et que ce n'était pas lui qui pouvait agir sur les âmes, en tant que c'est l'âme qui se convertit, et non pas la pure intelligence. Du Bos, Journal,mai 1928, p. 103.
C.− Emploi subst., rare. L'à posteriori. La méthode expérimentale.
Rem. Attesté ds Guérin 1892, Nouv. Lar. ill. et Pt Lar. 1906.
Un à posteriori. Jugement à posteriori.
DÉR.
Apostériorique, adj.Qui est de l'ordre des conséquences. Jugement, méthode apostériorique. (1872, Lar. 19eSuppl.; suff. -ique*).
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [apɔsteʀjɔ ʀi]. 2. Forme graph. − Littré, s.v. postériori (à) avec é accent aigu et à accent grave fait la rem. suiv. : ,,L'Académie ne devrait pas mettre un accent grave sur a; car c'est non pas la préposition française à, mais la préposition latine a, ab.`` Il ajoute : ,,Au mot postériori [vedette à postériori], l'Académie met un accent aigu; mais à la lettre p [vedette posteriori (à)], elle écrit posteriori sans accent.`` On trouve un accent grave sur a également ds Nouv. Lar. ill. (dans le cas de la forme francisée de l'expr. lat. à laquelle il réserve une vedette), ds DG, Pt Lar. 1906, Ac. t. 1 1932 et Quillet 1965. Il n'y a pas d'accent sur a ds Besch. 1845, Lar. 19e, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill. (dans le cas de l'expr. lat. elle-même à laquelle il réserve une vedette), ds Rob., Lar. encyclop. et Dub. Il faut signaler qu'Ac. à partir de 1878 ne met plus d'accent aigu sur e. À noter aposteriori en un seul mot, supra ex. 3, seule occurr. de à posteriori dans tout l'ouvrage.
ÉTYMOL. ET HIST. A.− Adv. 1626, 10 avr., « après expérience » (Lettre du Fr. J. François à Mersenne ds Correspondance du P. Marin Mersenne, édit. De Waard, t. 1, p. 453 : Discourant autrefois combien il i a plus de souphre, de sel et de mercure dans un metail que dans l'autre, je disois qu'on ne le pouvoit sçavoir a priori ou à la rigueur de la composition des susdits pincipes, mais bien a posteriori et par leur resolution); 1632, 10 mai, philos. « d'après les conséquences » (Lettre de Descartes à Mersenne, op. cit., t. 3, p. 306); cf. 1715 « qui se fonde sur l'expérience » (Leibniz, Monadol. 45 ds Foulq.-St-Jean, s.v. a priori). B.− Subst. 1869 Littré, s.v. postériori : L'à postériori, la méthode expérimentale. Lat. scolast. composé de la prép. a « en partant de » (v.a-2étymol.) et de posteriori, de posterior, posterius, substantivé, « ce qui vient en second lieu, après ». La forme attendue serait a posteriore; posteriori peut s'expliquer par le fait qu'à basse époque (surtout en lat. mérov.) les graphies i pour et u pour sont assez fréq. (cf. V. Väänänen, Introduction au lat. vulg., Paris, 1963, § 54).
STAT. − Fréq. abs. littér. A posteriori. 72. Apostériorique. 1.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Cros-Gardin 1964. − Foulq.-St-Jean 1962. − Franck 1875. − Goblot 1920. − Miq. 1967. − Mor. 1968. − Pamart (P.). Mots de Chateaubriand. Vie Lang. 1969, no211, p. 570.